Grossesse et Sophrologie

Les précautions à prendre

Si vous êtes enceinte, que vous vous intéressez à la sophrologie et que vous parcourez les réseaux sociaux, vous lirez peut-être des informations sur les précautions à prendre pendant la grossesse.

Grossesse et Sophrologie - Charlotte Weiss

Certaines sont vraies, d’autres sont totalement infondées.

Je vous propose aujourd’hui d’étudier quelques « précautions » de plus près !

Les rétentions d’air sont interdites pendant la grossesse

Durant les exercices de sophrologie dynamique ou de travail respiratoire, nous pouvons être amenés à vous proposer de retenir votre air pendant quelques secondes. C’est ce que l’on appelle les « rétentions d’air ».

Grossesse respiration - Charlotte Weiss

Certaines personnes (professionnels de santé, sophrologues non formés à l’accompagnement périnatal…) peuvent vous dire que c’est interdit, non recommandés, dangereux pour votre bébé.

Mais quel est le risque réel ?

Cet argument est avancé en prévention des risques hypoxiques chez le fœtus. En effet, lors d’une rétention d’air (la femme fait un exercice en maintenant soit ses poumons pleins soit ses poumons vides), il y a un phénomène d’apnée transitoire. Cette apnée va entraîner une hypoxie maternelle qui peut à son tour entraîner une hypoxie fœtale.

Toutefois, il y a deux éléments à prendre en compte : la durée de l’hypoxie maternelle et les phénomènes d’adaptation fœtaux à l’hypoxie.

Le risque d’hypoxie maternelle

En sophrologie, lorsque nous proposons des rétentions d’air, elles ne durent jamais que quelques secondes. Or, la définition de l’hypoxie est la suivante : un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme. Une rétention de quelques secondes n’est pas suffisante pour entraîner une hypoxie tissulaire. Nous faisons de la sophrologie, pas de l’apnée en piscine !

A ce stade, on ne parle même pas d’hypoxie maternelle.

Toutefois, afin de rester professionnels, gardez en tête qu’il y a certains critères à vérifier : vous n’avez pas d’anémie ferriprive majeure, pas de maladies respiratoires, pas de cardiopathies et vous ne vivez pas au-delà de 1600m d’altitude. Votre bébé n’a pas de pathologie cardiaque ou de retard de croissance intra utérin. Il n’y a a pas d’anomalie de la circulation placentaire.

Le risque d’hypoxie foetale

Il faut savoir que le fœtus a des mécanismes de protection bien rôdés. En cas d’oxygénation inférieure à 50 %, (et c’est déjà une sacrée chute en oxygène, rien à voir avec ce qui arrive lors d’une simple rétention de quelques secondes), le fœtus va redistribuer son débit sanguin afin de protéger le cerveau, le cœur… les organes dits nobles. Ce n’est que lorsque l’hypoxie sera majeure et prolongée que les risques sont réels. (Source pour les plus curieuses et les moins stressées )

Bref, il est inutile de rentrer dans des détails qui seraient plus stressants qu’autre chose : il n’y a aucun risque à faire des rétentions d’air.

Et rappelez-vous d’une chose essentielle en sophrologie : nous nous écoutons. Donc, si lors du dialogue qui a lieu avant toute pratique de sophrologie, votre sophrologue vous propose de faire une rétention d’air, testez sur quelques secondes et écoutez-vous : cela vous stresse ? Et bien n’en faites pas ! Cela ne vous fait rien de particulier ? Alors, laissez-vous surprendre par l’exercice que vous propose votre sophrologue !

Enfin, dernière précisions, si l’on fait une recherche sur Google Scholar, ce sont les apnées du sommeil qui ressortent, pas les apnées « classiques ». Y aurait-il un amalgame ?

Les femmes ne doivent pas faire de tensions en levant les bras pendant leur grossesse

Lors des pratiques de sophrologie, nous proposons très souvent des exercices dits de « tension douce ». Il s’agit le plus souvent de lever les bras au-dessus de la tête et, en rétention courte, de faire une légère tension. Cela peut être s’étirer vers le ciel ou contracter le haut de son corps. Le but de cet exercice ? Vous permettre de percevoir la détente qui s’installe après la tension et qui éveille de nouvelles sensations corporelles, mentales ou émotionnelles. En sophrologie, cette pratique permet d’aborder deux objectifs : 1/ renforcer votre conscience de vous-même, de votre état d’être et 2/ vous proposer une stratégie dynamique de détente. C’est un des premiers exercices que nous proposons à nos client.e.s.

Cependant, certaines personnes sur les réseaux sociaux disent que cela n’est pas recommandé pour les femmes enceintes. Allons donc ! Allons vérifier cette information !

Grossesse debout - Charlotte Weiss

Dans ce cas, il n’est pas compliqué de comprendre qu’il s’agit d’un mythe tel que le racontaient les grands-mères. La Toile regorge d’articles débunkant ce genre d’affirmations. En voici un mais il y en a beaucoup d’autres !

Les raisons évoquées à ce mythe : cela entraînerait un risque que le bébé ait le cordon autour du cou ou, en fin de grossesse, cela « décrocherait le bébé ou le placenta ».

Le circulaire du cordon

Alors, concernant le circulaire du cordon (le nom médical pour « le cordon autour du cou »), il faut savoir qu’un cordon normal mesure environ 55 cm et que donc, tous les bébés jouent avec leur cordon, tous auront leur cordon autour du cou à un moment et entre 15 et 30 %, selon les études, le garderont à la naissance. Si c’est le cas, c’est un geste extrêmement banal pour les sages-femmes et médecins qui savent très bien retirer ce cordon ou le couper si nécessaire.

Bref, rien de grave. Vous pouvez lever les bras !

Le décrochage du bébé ou du placenta

Concernant le fait que cela entraînerait un « décrochage du bébé », il est bien évident que les bébés ne naissent pas comme les fruits tombent des arbres (quoique, ce serait plus rapide et plus simple, mais non!).

Votre col de l’utérus, en dehors de toute pathologie cervicale, est fait pour retenir votre bébé pendant la durée de votre grossesse. Il ne va donc pas s’ouvrir aussi simplement.

Quant à votre placenta, quand bien même serait-il bas inséré, il est profondément enchâssé dans la muqueuse de votre utérus. Impossible qu’il se décolle avec un simple mouvement de bras.

Bref, là aussi, encore un mythe : vous pouvez lever les bras !

Les femmes ne doivent pas s’allonger sur le dos pendant leur grossesse

Si la sophrologie se pratique le plus souvent assise ou debout, il arrive que certains sophrologues proposent aux femmes enceintes de s’allonger. Soit parce que c’est une position qu’elles préfèrent, soit parce qu’elles supportent difficilement la posture assise ou debout, soit parce que c’est dans les habitudes de pratique de votre sophrologue.

Si vous êtes enceinte, il y a de grandes chances que vous sachiez déjà que cette position est propice aux malaises.

Grossesse allongée - Charlotte Weiss

En effet, lorsque vous êtes allongée sur le dos, votre utérus vient compresser votre veine cave inférieure et de ce fait, diminue brutalement l’apport sanguin vers votre cœur entraînant une chute de tension rapide. Cela va se traduire par une sensation de malaise, une vision qui se trouble, des nausées, voire une perte temporaire de conscience. Il suffit alors de vous tourner sur le côté gauche pour libérer votre veine cave et rétablir une circulation sanguine normale.

Dans ce cas, il s’agit d’une affirmation vraie. Du moins, en partie.

En effet, chaque femme est différente et certaines vont mieux supporter que d’autres la posture allongée (dite « en décubitus dorsale »). Et cette tolérance sera évidemment variable en fonction du terme de votre grossesse.

Dire que les femmes « ne doivent pas s’allonger » est très réducteur pour moi, et nie votre capacité à vous écouter et à faire ce qui est bon pour vous et pour votre bébé.

Je l’ai déjà dit, en sophrologie, notre rôle est de vous apprendre à vous écouter et à faire ce qui est « juste et bon pour vous ». Pas à ancrer en vous de la peur ou de la culpabilité.

Que ce soit pour vous allonger sur le dos, pour lever les bras ou pour retenir votre respiration, il n’y a que VOUS pour savoir si cela vous convient.

Le dialogue présophronique avec votre sophrologue est là pour vous permettre de tester les exercices, les postures et voir ce qui vous convient. Vous pourrez alors librement choisir de faire ou de ne pas faire l’exercice, parce que vous l’aurez décidé. Et non parce que quelqu’un d’autre vous l’aura interdit.

C’est aussi un moment pour vous permettre d’exprimer vos peurs. Aujourd’hui, je vous donne des informations scientifiques et médicales mais, peut-être, cela ne vient pas pour autant éteindre vos inquiétudes. Alors, acceptons-le. Les peurs ne sont pas toujours rationnelles. C’est ainsi. En vous écoutant, en les accueillant, en travaillant dessus avec votre sage-femme, votre sophrologue, peut-être avec le soutien d’un.e psychologue, elles évolueront.

Ces peurs sont peut-être également celles de votre conjoint.e ? Invitez-le à en parler avec votre professionnel de santé ou à faire les séances de sophrologie prénatales avec vous. Devenir parents, c’est un travail d’équipe !

En conclusion, il y a beaucoup de mythes qui viennent inquiéter les futurs parents pendant la grossesse, dont certains en lien avec les pratiques de sophrologie. Vous savez désormais ce qu’il en est pour ces trois là !

 

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