Ma sophrologie prénatale : accompagner la naissance dans le réel

Le regard d’une ancienne sage-femme sur une manière de vivre l’accouchement avec présence, confiance et conscience du corps.

Une sophrologie prénatale ancrée dans la réalité du vivant

Il existe dans le corps des mémoires qui ne s’effacent jamais. Elles se déposent quelque part entre les paumes, le souffle, le ventre.
Avant d’être sophrologue, j’ai été sage-femme. Et certaines sensations, certaines rencontres avec le vivant – le vrai, celui qui tremble, qui surprend, qui bouleverse – m’accompagnent encore chaque jour lorsque j’accueille les femmes enceintes dans mon cabinet.

Ces sensations sont devenues la colonne vertébrale de ma façon d’aborder la sophrologie prénatale :
une sophrologie qui ne flotte pas au-dessus de la réalité, mais qui s’enracine dans elle.
Une sophrologie qui ne promet pas « un accouchement parfait », mais qui transmet la puissance du corps, la présence, la confiance dans tout ce que la naissance peut avoir de lumineux
et parfois de difficile.

Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous quelques-unes de ces sensations qui m’ont façonnée.

Les sensations de sage-femme qui façonnent ma pratique

La pression de la tête : sentir l’urgence et la lucidité

Cette fameuse nuit où, au toucher, j’ai senti cette tension inhabituelle, cette résistance.
Une
procidence du cordon.
Un frisson de lucidité.
Le corps qui sait avant même la tête.
La vie qui tient dans quelques secondes.
Je me souviens du poids de cette responsabilité… et de la densité du silence avant l’effervescence.

La première naissance accompagnée seule : accueillir vraiment

Le premier bébé que j’ai réellement accompagné du début à la fin.
Bébé Camille.
Sa tête qui pousse sous ma main, régulière, déterminée.
Et mon souffle qui suit, millimètre après millimètre.
La première fois où j’ai vraiment senti ce que voulait dire : « accueillir ».

La main d’une mère : la force douce du soutien humain

Cette maman qui pose sa main sur la mienne, ferme, rassurante :
« Vous allez y arriver. »
Moi, étudiante, seule face à un accouchement express.
Bébé Fantine.
Le monde qui va trop vite, et cette main qui me rappelle que la naissance est un travail à deux, à trois, à quatre… jamais solitaire.

L’écho silencieuse : la présence dans l’inimaginable

Et que la maman, en un regard, comprend avant moi que le cœur de son bébé ne bat plus.
Il y a des silences qui marquent une vie entière.
Des moments où l’on apprend l’humilité, la justesse, la présence.
La vraie. Celle qui ne fuit pas.

Le cri qui revient : la vie qui repart entre mes doigts

Ce petit corps sans tonus.
Le massage cardiaque.
Mes doigts qui pressent, comptent, s’accrochent.
Et puis ce pouls qui repart.
Et ce cri.
Ce cri qui traverse tout le service, qui traverse votre poitrine, et qui vous rappelle que le vivant n’est jamais tiède : il est intense, fragile, immense.

Pourquoi je partage ces sensations avec les femmes enceintes

Parce que la sophrologie prénatale que je propose n’est pas un « supplément de bien-être » hors-sol.
Elle est née
au contact du réel, de ses fragilités, de ses surprises, de ses forces.

Elle repose sur :

  • le respect absolu du corps et de ses signaux
  • l’humanité des émotions, toutes les émotions
  • la confiance qui s’apprend, pas celle que l’on impose
  • la conscience du vivant, dans tout ce qu’il a de grand et d’imprévisible

Je ne vous promets pas une naissance parfaitement lisse.
Je vous transmets une méthode ancrée dans le réel pour traverser la naissance avec présence et confiance.

Transmettre aussi aux sophrologues : une pédagogie du vivant

Toutes ces sensations, tout ce vécu, je ne le garde pas pour moi.
Je le transmets aussi aux
sophrologues que je forme à l’accompagnement de la grossesse et de la naissance.

Dans mes programmes et formations, j’enseigne une sophrologie prénatale :

  • ancrée dans le corps
  • respectueuse de la physiologie
  • éclairée par l’expérience du terrain
  • reliée au vivant, dans ses forces et ses vulnérabilités

Une sophrologie qui ne se contente pas de « techniques », mais qui s’appuie sur une compréhension intime du processus de naissance et de ce que vivent les femmes.

Une sophrologie qui honore le réel, plutôt que de vendre du rêve

Parce que pour accompagner les futures mamans, il ne faut pas vendre du rêve.
Il faut
honorer le réel et savoir travailler avec lui.

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